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Tifaifai : tout ce que vous voulez savoir sur cette technique de patchwork !

Par viviane
Patchwork

Un petit voyage créatif en Polynésie, ça vous dit ? Alors, suivez-nous ! Notamment si vous êtes un quilteur ou une quilteuse passionné(e) : la thématique du jour va vous intéresser… En effet, les éditions de saxe vous invitent à découvrir le tifaifai. Confectionnée selon la technique de l’appliqué, cette grande pièce de tissu est un véritable emblème des îles polynésiennes. Quelle est son histoire ? Quelles sont ses caractéristiques ? Comment procéder pour réaliser un tifaifai ? On vous explique tout !

Tifaifai : késako ?

Si vous vous rendez à Tahiti ou dans les autres îles polynésiennes, difficile de passer à côté de cette tradition textile locale ! Elle orne les lits, décore les tables, habille les murs… Couvre-lits, édredons, nappes, tentures : le tifaifai s’inscrit dans la vie quotidienne des habitants. Mais il fait également partie intégrante du patrimoine culturel des Polynésiens.

En effet, le tifaifai est emblématique de l’artisanat polynésien. Il s’agit d’une grande étoffe de tissu haute en couleur sur laquelle sont appliqués des motifs caractéristiques (tout aussi colorés), inspirés de la faune et la flore locales ainsi que de la vie sur ces îles.

Le saviez-vous ? En tahitien, “tifai” signifie raccommoder ou rapiécer. Et “tifaifai” ? Raccommoder à plusieurs reprises !

L’origine de cet artisanat traditionnel polynésien

Le tifaifai daterait de la fin du XVIIIe siècle, à l’arrivée des missionnaires anglais dans les îles polynésiennes.

Leurs épouses auraient enseigné l’art du patchwork (réaliser des couvre-lits à partir de tissus récupérés : vieux vêtements, chutes, draps…) aux femmes de la haute société.

C’est ensuite que les Polynésiennes se seraient approprié cet art en confectionnant des tifaifais polynésiens valorisant les motifs locaux.

Bon à savoir : avant cette époque, les Tahitiennes utilisaient une autre technique qui a sans doute influencé également l’apparition du tifaifai. En effet, pour confectionner des tentures décoratives ou des vêtements, elles fabriquaient une sorte d’étoffe végétale appelée tapa, car réalisée en tapant de l’écorce de mûrier à papier. Ce tissu battu était agrémenté de motifs représentant la flore, la faune… Un ancêtre du tifaifai !

Les principales caractéristiques du tifaifai tahitien (traditionnel)

Bon à savoir : “mamas” est le nom donné aux femmes qui confectionnent des tifaifais sur les îles polynésiennes. Ce terme familier et affectueux signifie “grand-mères”. Ces dernières peuvent passer de longues heures à réaliser ce travail minutieux. En effet, un tifaifai nécessite souvent plus d’une centaine d’heures de confection. Il arrive que plusieurs mamas se relaient ou travaillent simultanément sur le même ouvrage, notamment lors des “pupu”, rassemblement d’artisans partageant leur savoir-faire.

Le tifaifai : une place privilégiée dans la culture polynésienne

Cette pièce de tissu n’a pas qu’une application ornementale. En effet, la coutume polynésienne accorde un rôle particulier au tifaifai qui accompagne les moments clés de la vie locale.

Certains sont créés et offerts lors de grandes occasions : naissance, mariage, départ… Par exemple, après avoir célébré une union, le couple de mariés est enveloppé dans cette étoffe, une manière symbolique de sceller leur alliance.

Le saviez-vous ? La tradition voulait que ce tissu serve de linceul pour accompagner le défunt jusqu’à l’au-delà. Parfois, elle est encore pratiquée aujourd’hui.

D’autres sont transmis de génération en génération. En effet, les motifs appliqués sont représentatifs d’une identité culturelle propre à chaque groupe polynésien. Il est courant de voir des Tahitiens venir en métropole avec leur tifaifai et de l’intégrer à la décoration intérieure de leur nouveau logement afin de se rappeler les moments en famille passés sur leur île.

La technique du tifaifai : le principe selon Dijanne Cevaal

Avant de réaliser votre premier tifaifai, une professeure de renom va vous expliquer le principe de cette technique. Il s’agit de Dijanne Cevaal ! Artiste textile connue pour son blog “Musings of a Textile Itinerant”, elle enseigne et expose ses œuvres dans le monde entier.

Rien que pour vous, Dijanne détaille sa manière de réaliser le top (dessus) d’un tifaifai.

À noter : Dijanne procède en thermocollant, puis en appliquant les motifs au piqué libre. Traditionnellement, les motifs d’un tifaifai sont appliqués à la main.

Le matériel nécessaire

Bon à savoir : habituellement, pour faire un patchwork, il faut réaliser le sandwich, c’est-à-dire assembler 3 épaisseurs de tissu : top (devant), molleton et dos à petits points (matelassage). C’est également ainsi que procède Dijanne pour créer un tifaifai. Mais, traditionnellement, les tifaifais tahitiens ne sont jamais quiltés, car le climat est trop chaud pour les matelasser.

Les étapes pour réaliser le top

Reportez le dessin choisi sur la moitié du Vliesofix.

Fixez le Vliesofix (toile thermocollante) sur le carré de tissu (choisi pour l’appliqué) au fer chaud.

Pour cela, posez le Vliesofix sur l’envers du tissu (côté colle du Vliesofix contre le tissu). Réglez le fer à repasser sur coton et sans vapeur. Posez ensuite le fer sur le côté papier du Vliesofix afin de le fixer sur le tissu. Laissez-le en place en comptant jusqu’à 5, puis passez à la zone suivante. Vérifiez que l’adhérence est parfaite au fur et à mesure.

Une fois cette étape réalisée, laissez le papier en place sans essayer de le décoller immédiatement.

Pliez à nouveau en deux l’ouvrage (tissu thermocollé avec le Vliesofix et avec le papier) en suivant la ligne centrale créée par le tracé du motif (ligne de symétrie).

Avant de découper le motif, épinglez les 2 épaisseurs ensemble à intervalles réguliers afin d’éviter qu’elles se déplacent au fur et à mesure de la découpe.

Ensuite, vous pouvez commencer à découper le motif avec précaution afin d’obtenir une découpe positive et une découpe négative.

Quand la découpe du motif est terminée, veillez à bien marquer le centre de l’ouvrage en posant une épingle au milieu afin de vous permettre de le retrouver facilement.

Découpez le tissu de fond de façon qu’il soit environ 10 cm plus grand que le carré de Vliesofix original préparé.

Piquez l’épingle au travers du centre du motif découpé jusqu’au centre du tissu de fond de façon à ancrer le motif. Ensuite, décollez soigneusement le papier de fond du Vliesofix sur le motif découpé.

Fixez l’ensemble au fer, en appuyant dessus (comptez toujours jusqu’à 5). Soulevez le fer, puis appliquez la zone suivante (en veillant toujours à ne pas faire glisser le fer, mais à le soulever).

Vous avez fini de réaliser le top de votre tifaifai, c’est un bon début ! Si vous suivez la méthode de Dijanne, il vous faut ensuite coudre le contour de chaque appliqué à bords bruts en piqué libre.

Vous pouvez ensuite continuer cette aventure créative en fixant la découpe négative sur un tissu de fond pour créer le top d’un 2e tifaifai ?

Un livre de patchwork 100 % tifaifai pour vous initier à cet artisanat textile

Envie de réaliser bien d’autres tifaifais à la manière de Dijanne Cevaal ? Découvrez l’intégralité de sa méthode dans son livre paru aux éditions de saxe : “Le Tifaifai – Jouer avec une technique polynésienne” !

Ce guide complet vous accompagne dans la réussite de votre apprentissage avec les pas à pas photos de la technique appliquée par cette artiste australienne. Il vous propose également non pas un modèle de tifaifai, mais 6 projets originaux avec des motifs imaginés par Dijanne pour réaliser vos premiers ouvrages d’inspiration polynésienne. De quoi vous donner envie ensuite de créer vos propres tifaifais !

Vous connaissez maintenant tout (ou presque) sur le tifaifai. Mieux : vous avez les clés pour vous lancer dans ce type de projet quilté particulièrement inspirant pour vous évader ! Vous rêvez encore de voyage ? Alors initiez-vous au mola, technique d’appliqué inversé utilisée par les populations amérindiennes. Évasion garantie !

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